Martina Chyba, qui a dans sa chronique du 2 août dernier la lucidité de se présenter comme faisant partie des « vieilles laïcardes dans mon genre », (dit-elle), considère avoir une bonne longueur d’avance sur les musulmanes pratiquantes. (Ô Martina ! Montre-nous le chemin afin que nous nous élevions à ta hauteur !)
Nous sommes désolés aussi : voir dans le port du voile une forme d’emballage, révèle une incapacité à décrypter un acte de foi autrement que par le truchement déplorable d’une métaphore commerciale !
Vous devriez avoir la décence, Martina Chyba, de vous confronter à celles qui portent l’habit musulman par conviction, et qui ne le font nullement par crainte d’une loi, ou pour obéir à un homme, serait-il leur père ou leur frère. Mais par amour pour Dieu. Il y a là, certes, un rapport à la transcendance qui vous dépasse complètement, mais qui fait de la femme un être libre, et non pas le jouet des apparences.
Hani RAMADAN
Directeur du Centre Islamique de Genève
Migros Magazine, Société, 5 septembre 2016